Issue d’une formation initiale en conception paysagère au sein de l’ESAJ (Ecole des Paysages de la Transition Ecologique), j’ai choisi de construire mon regard de paysagiste selon le triptyque : « Paysage – Préservation – Patrimoine ».

La formation reçu au sein de l’Esaj m’a permis de comprendre que le rôle du paysagiste va au-delà du simple concepteur de l’espace, mais bien d’être l’acteur idéalement placé pour répondre aux défis environnementaux, sociaux et écologiques par notre approche transversale et pluridisciplinaire. Sous l’impulsion de Gilles Clément, ingénieur horticole, paysagiste, botaniste, entomologiste, biologiste et écrivain, inventeur des concepts de « Jardin en mouvement » et « Jardins planétaires », Président d’honneur de l’ESAJ, nous intégrons dès lors la connaissance de la complexité du vivant comme préalable à tout projet de paysage afin de trouver un équilibre dans l’aménagement de l’espace.

Ce regard, porté sur la nécessaire transition écologique m’a fait intégrer le Master « Espaces & Milieux : Territoires Ecologiques » de l’Université Paris Cité où la formation alliant l’écologie à la géographie m’a offert d’appréhender le territoire à partir de ses composantes écologiques dans leurs relations avec le type et l’intensité des activités humaines. Cette formation complémentaire m’a permis de prendre en compte la gestion de l’espace qu’il soit agricole, urbain, périurbain, forestier à travers sa dimension paysagère et l’utilisation des ressources. En étudiant les types de contraintes et leurs places dans les politiques d’aménagement pour la meilleure adaptation des activités humaines, je traite aussi les risques, leurs coûts, et leur mode de prise en compte pour une prévention et une préservation efficaces. Plus récemment j’ai fait le choix d’intégrer une formation agricole à travers un bac professionnel « Polyculture Elevage » dispensé par AgroSup. Cette formation, généraliste aux métiers de l’agriculture a été la rencontre pour moi avec l’agro-écologie qui se présente comme un outil prêt à relever les défis de la transition écologique. L’originalité et la diversité des enseignements reçus relève d’une approche systémique, à la fois analytique et globale des problèmes posés dans l’aménagement de nos paysages, depuis l’échelle de la parcelle jusqu’à celle la plus large : l’occupation de l’espace par l’homme pour ses activités et l’utilisation des milieux pourvoyeurs des ressources qui lui sont nécessaires. Les expériences de terrain ont démontré que l’architecture du jardin de demain se créé sur le terrain, en rapport direct avec les capacités biologiques offertes par le climat, le sol et la série floristique choisie pour croître sans assistance démesurée. Si j’interviens toujours dans le cadre d’une résolution esthétique, à la fois spontanée et obligatoire, c’est qu’elle est destinée à rendre lisible et agréable à l’œil l’ensemble constitué par le foisonnement du vivant : « on a changé de monde, ce n’est plus l’image de la construction de l’espace qui fait le jardin, mais l’expression même du vivant à travers sa diversité » (Gilles Clément, préface d’Oasis, ed. Dargaud).